A la crèche comme à la maison les professionnels et les parents se demandent comment accompagner l’enfant qui tape. Mais avant de l’accompagner, tentons de le comprendre !
Une manière d’exprimer ses émotions
La première chose sur laquelle tout le monde peut être d’accord c’est que l’enfant qui tape n’exprime rien d’autre qu’une ou plusieurs émotions. Elles peuvent être de plusieurs natures : colère, frustration, peur, douleur et parfois fatigue.
L’instinct de survie
Il peut aussi se sentir en danger dans sa propre survie si ses besoins vitaux ne sont pas respectés ; si on dépasse l’heure à laquelle il mange habituellement ou si on a oublié de lui donner à boire. L’adulte a conscience que la faim et la soif sont des besoins vitaux mais il peut parfois oublier le rythme de l’enfant.
Palier l’absence de paroles
Pour l’enfant, l’absence de langage accroît ses tensions et le manque de paroles peut être un terreau de frustrations pour s’exprimer. Quand l’enfant mord, tape, griffe, tire les cheveux, pousse et frappe, il tente de nous dire quelque chose, mais tous ces actes ne sont pas perçus de la même façon par les adultes. Par exemple, il est presque admis que de taper ou de pousser est commun chez l’enfant. Mais mordre est très stigmatisant…
La morsure comme moyen d’expression
Un enfant qui mord doit être accompagné de la même façon que celui qui pousse ou tire les cheveux, et on ne doit pas sur réagir à un tel acte, au risque de l’encourager chez l’enfant. Le plus difficile c’est d’être en capacité d’accepter ces traductions émotionnelles, sans jugement, sans pour autant les banaliser.
Et parfois ces gestes et actes peuvent cacher de la souffrance. Peut-être qu’en cherchant bien, nous arriverons à voir que dans la journée ou dans la semaine, nous n’avons pas pris le temps de lui expliquer tel ou tel changement : un nouveau lit, une visite impromptue, des changements dans le rythme de vie des adultes (travail de nuit, des amis ou des grands parents de passage). Toutes les situations non comprises par l’enfant peuvent générer des situations de stress, occasionnant chez certains une forme d’agressivité.
Tout le travail d’accompagnement consistera à lui expliquer que bien qu’on le comprenne, il ne peut pas s’en prendre aux autres copains ou à son entourage. On peut par exemple lui énumérer tout ce qui a pu déclencher sa colère au point de taper ou de mordre : ”Est-ce que l’autre a voulu prendre ton jeu, est-ce que tu as faim ou soif ? À force de mettre ses maux en mots, on parviendra à aider le jeune enfant à contrôler le trop plein émotionnel.
Le cerveau immature contribue aux excès de violence
Enfin, il faut admettre que le jeune enfant n’a pas la volonté de mal faire car il n’est psychiquement pas capable d’anticiper les causes à effet.