Parent(hèse) est un podcast de la Croix-Rouge dédié à la parentalité. Dans ce troisième épisode nous découvrons l’histoire de Ghada, maman qui a dû quitter son pays d’origine pour soigner son fils Azem en France.
L’annonce de la maladie et le déracinement.
En 2004, Ghada apprend que son fils Azem, âgé de 4 ans, est atteint d’un cancer de l’œil.
Après plusieurs allers-retours entre la France et la Tunisie pour les soins de son fils, elle décide de s’installer en France sur les recommandations des médecins. Ghada et Azem vivent dans une chambre de bonne de 7m2. Rapidement, son mari et leur deuxième enfant décident de quitter leur pays d’origine pour les rejoindre.
Elle alterne alors entre son travail de conciergerie, l’école des enfants et les rendez-vous médicaux pour Azem. Ce rythme est éprouvant mais Ghada doit tenir sur le long terme.
La barrière de la langue.
Ghada ne peut pas aider ses enfants à l’école car elle ne lit pas le français. Un jour, elle remarque plusieurs écrits dans le carnet de correspondance de son fils Ahmed. Bien qu’elle ne comprenne pas le sens des mots, elle perçoit que ce ne sont pas des félicitations, comme le lui promet son fils, mais des avertissements. Au-delà du sentiment de trahison, Ghada ressent la barrière de la langue comme un handicap, un poids. Elle a la sensation de ne pas pouvoir aider son fils, de ne pas être outillée pour l’accompagner dans sa vie.
L’impact sur la vie familiale.
Fin 2006, Ghada est orientée vers une association qui aide les femmes étrangères : accompagnement aux démarches administratives, recherche de formation etc. Peu de temps après, Ghada et son mari obtiennent un nouvel appartement. C’est le soulagement pour toute la famille. Chacun a dorénavant sa chambre, son espace, son intimité.
Après trois années passées en France, Ahmed annonce à ses parents qu’il a des problèmes au collège. Il pleure et se livre : il n’a pas choisi d’être ici, c’est la faute de ses parents s’il a vécu dans une chambre de bonne et est moqué par ses camarades. Loin de sa famille et de ses proches, Ghada se sent démunie face à la détresse de son fils. Elle demande alors de l’aide à des parents ayant vécu la même situation.
Aujourd’hui, Ghada et ses enfants vont bien. Pour aider toutes les familles en exil à trouver leur place et leur équilibre, Ghada souhaite créer une association pour accompagner les parents déracinés comme elle. Elle sait que l’entraide parentale dans un pays étranger n’a pas de prix.
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