On ne naît pas mère, on le devient

Illustration de Caroline Attia


De la sur-sollicitation gestionnelle à … la solitude maternelle 

Durant les neuf mois de grossesse, la maman est suivie et entourée. De la première échographie jusqu’aux cours d’accouchement sans douleur, la gestation est pas à pas préparée. Bien souvent, tout le monde s’en mêle ; grands-parents, proches, collègues, etc. La grossesse est alors un moment de socialisation très important. Les institutions jouent aussi un rôle essentiel dans ces liens : la PMI, les maternités de suivi, les gynécologues, les sages-femmes, un maillage périnatal performant qui a permis de faire baisser le taux de mortinatalité en France.

Mais qu’en est-il lorsque l’enfant naît ? Qu’est-ce que la société a prévu pour aider la maman à faire face à son bébé ?


Apprendre à devenir mère  

A partir du moment où la maman sort de la maternité, elle se trouve seule face à son enfant et à ses angoisses. Comment apprendre à devenir mère en si peu de temps? Le père a repris le chemin du travail et les visites en maternité ou en PMI sont très espacées. Les mères se retrouvent donc isolées et coupées de ses liens originaux, ses collègues de travail, ses amis etc. Ces néo mères doivent faire face à une multitude de questions : Comment décrypter les besoins de cet être qui ne parle pas? Comment savoir s’ il a faim ou froid? Et si je faisais des erreurs ? 

Qui nous a dit un jour, qu’être mère ça s’apprend ? Personne, nous avons plutôt appris qu’il suffisait d’être une femme. Plutôt que de parler de ses difficultés, et de ces processus d’apprentissage au rôle inhérent à celui de mère, on peut s’enfermer dans la honte de ne pas y arriver seule. Petit à petit, cette incapacité à  faire face peut nous plonger dans la tristesse. Se sentir perdu face à tant de responsabilités n’est pas exceptionnel, c’est même très commun. Sachez que toutes les mères du monde et toutes les générations ont eu peur face à ce savoir inconnu ; jusqu’à parfois contribuer à la dépression post-partum. 


Écouter son instinct 

Devenir mère est un long processus psychique, psychologique et social. Ne laissez pas les autres prendre des décisions importantes pour vous, comme l’allaitement par exemple, l’emplacement du lit de bébé, dans votre chambre ou ailleurs.

On ne naît pas mère on le devient, alors n’hésitez pas à vous faire aider, ménagez-vous du temps pour vous et rien que pour vous. Lorsqu’il dort, reposez, prenez du temps pour vous, téléphonez à une amie juste pour bavarder. Lors de ses temps d’éveil, n’hésitez pas à sortir : parc, courses, toutes les occasions sont bonnes pour vous aérer l’esprit et calmer votre enfant. 

Pour que l’atterrissage de la grossesse se fasse avec douceur et bienveillance vous devez accepter qu’être mère doit passer par des mécanismes d’apprentissages. Jusqu’à présent vous étiez un être humain, une femme et maintenant, vous rajoutez une identité de plus celle d’être mère. Mais ce nouveau statut ne doit pas vous faire oublier ni vos désirs ni vos besoins.

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